L'éthique professionnelle

Tous les enseignants que j’ai eus jusqu’à présent insistent sur notre posture professionnelle et éthique. En devenant enseignante, je me dois de respecter la vie privée de mes élèves, leurs parents et mes collègues de travail. On doit respecter la confidentialité et avoir un usage responsable des réseaux sociaux. Pour moi, ces règles d’éthique sonnent comme une logique dans ma tête, car ce que je ne voudrais pas vivre je ne le ferai surement pas vivre aux autres.

Beaucoup de ressources sont présentes en littérature, mais j’ai eu la chance de lire un texte de Marie-Paule Desaulniers (docteure en philosophie de l’éducation et professeure à l’UQTR) et France Jutras (docteure en philosophie de l’éducation et professeure à L’université de Sherbrooke) qui traite le sujet de l’éthique professionnelle des enseignants. En effet, elles abordent l’éthique comme une dimension intrinsèque du travail enseignant, qui correspond à ma vision de l’éthique professionnelle, car l’éthique ce n’est pas seulement les comportements acceptables et inacceptables, mais ça va bien au-delà.

Desaulniers et Jutra abordent la définition de l’éthique professionnelle selon 4 axes de relations. Premièrement selon la relation au savoir et la culture. Pour ces deux professeures, L’ignorance ne permettrait pas à un enseignant de donner accès aux connaissances, de même que la maitrise d’une seule méthode pédagogique ne lui permettrait pas non plus de s’adapter aux divers modes d’apprentissage des élèves (Desaulniers et Jutras, 2012). L’enseignant doit mettre à jour ses connaissances, avoir un droit de réserve quant aux savoirs qui touchent les domaines privés et émotifs. Le programme d’enseignement actuel impose des contraintes et restrictions quant à la posture professionnelle. Ces contraintes montrent bien que la profession enseignante est un travail qui s’inscrit dans un mandat social et non un métier individuel, même si chaque enseignant prend de nombreuses décisions par lui-même (Desaulniers et Jutras, 2012).

Deuxièmement, elles abordent la relation aux élèves. Selon cet axe, l’enseignant doit développer et entretenir des relations idéales et propices à l’apprentissage avec ses élèves. Les valeurs indispensables aux relations humaines, comme le respect, l’engagement et la justice, qui sont, non seulement cher aux enseignantes et enseignants, mais elles sont aussi constitutives de la relation pédagogique (Desaulniers et Jutras, 2012).

Ensuite viennent les relations interpersonnelles dans l’école. Les enseignantes et enseignants ne considèrent pas spontanément leurs relations avec leurs collègues, le personnel administratif et le personnel de soutien de l’école ou encore avec les parents comme relevant de leur éthique professionnelle (Desaulniers et Jutras, 2012). Pourtant, en tant qu’enseignant, on doit collaborer avec nos pairs, avec les parents en gagnant leur confiance et cela dans le respect du vivre ensemble. Mais ça reste un paramètre qui est souvent bafoué, on entend parfois des commentaires autour de nous sur des situations qui respectent l’éthique (par exemple, une stagiaire qui parle de la vie privée d’une collègue).

Enfin, elles abordent la relation à la société. La socialisation des élèves peut passer par l’apprentissage collectif et l’organisation du vivre ensemble dans la classe et dans l’école, par la pratique du dialogue et par l’initiation aux pratiques citoyennes et communautaires (Desaulniers et Jutras, 2012). L’éthique professionnelle implique le rôle important que joue l’enseignant dans le respect de cette mission de vivre en société.

En conclusion, l’éthique professionnelle enseignante dépend de plusieurs paramètres intrinsèques qui sont en toute évidence, les compétences qu’ont doit développer et mettre en œuvre afin d’accomplir la mission de l’école qui est d’instruire, socialiser et qualifier les élèves. Notre rôle est d’enseigner et de le faire dans les meilleurs des mondes dans le respect de chacun.